Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les petits bouquins d'Hime-Chan
28 juillet 2019

L'Être et le Reflet (et une promesse à tenir)

Bonjour à tous !

Je n'ai jamais vraiment quitté ce blog, mais je dois dire que j'ai encore fait le coup de la disparue... Je ne cesse jamais d'écrire, mais alimenter régulièrement cette plateforme, j'ai du mal à m'y tenir ! Alors comme toutes les années, je me dis que j'ai envie de recommencer... Je pense que vous avez remarqué les derniers messages plus rapprochés !

Bien sûr, j'ai envie de reprendre mes chroniques (hebdomadaire et mensuelle) et les défis avec ma chère Tisama (je ne le dirais jamais assez, son blog est ICI !). Je ne sais pas si je pourrais tenir encore une fois ma promesse, mais bon... allons-y !

Le plus difficile, je crois, c'est d'avoir l'impression de parler dans le vide après toutes ces années si bien entourée. Tout ce silence, après toute cette effervescence... Et je ne sais pas comment faire pour donner de la visibilité à ce blog. Le savez-vous, vous, les petits fantômes ?

C'est comme ça que je vais vous appeler ! Les petits fantômes ! Alors, mes petits ectoplasmes, qu'est-ce que vous dites de lire un petit texte mêlant philosophie de comptoir et théâtre ? C'est tentant ? Alors c'est parti !

1280px-Un_bar_aux_Folies_Bergère_Edouard_Manet

~

L’Être, devant un miroir, au Reflet : Bonsoir.

Le Reflet : Bonsoir. Que puis-je faire pour toi ?

L’Être : Me dire qui je suis, peut être.

Le Reflet : Qui tu es ? Tu ne le sais pas ?

L’Être : Je ne sais plus qui je suis. J’ai cherché, tu sais. Mais je ne sais plus.

Le Reflet : Pourquoi ?

L’Être : Parce qu’ils ont trop d’yeux pour me voir. Trop de regards qui me façonnent, me plient, me rangent dans une petite boîte. Non, dans plein de petites boîtes. Une multitude de minuscules, microscopiques boîtes, trop étroites pour moi.

Le Reflet : Ils ?

L’Être : Les autres.

Le Reflet : Quels autres ?

L’Être : Les autres, juste… Tous les autres. Ils devraient m’aider pourtant. Mais ils me prennent pour quelqu’un d’autre.

Le Reflet : Et alors, qui es-tu, si tu n’es pas quelqu’un d’autre ?

L’Être : Moi. Enfin, je crois. Enfin, je ne sais pas.

Le Reflet : Et tu crois que je sais ?

L’Être : Et bien, tu devrais le savoir. Tu es moi, après tout.

Le Reflet : Si je suis toi, enfin, moi, qui ne sais pas qui tu es, enfin, qui je suis, comment veux-tu que je sache qui je suis, enfin, qui tu es ?

L’Être : Je ne sais pas. Tu n’as aucune réponse ?

Le Reflet : Moi, je n’ai que des questions, ne suis-je pas ton Reflet ?

L’Être : Mais vers qui me tourner, si tu n’as que des questions ?

Le Reflet : Eh bien, peut être vers Moi ? Ou, vers toi ?

L’Être : Vers… moi ? Comment ça ?

Le Reflet, reste silencieux.

L’Être : Réponds !

Le Reflet : Tu sais que ça m’est impossible, n’est-ce pas ?

L’Être, reste silencieux.

Le Reflet : Que fais-tu ?

L’Être : Je réfléchis.

Le Reflet : Tu prends ma place ?

L’Être : En quelque sorte.

Le Reflet : As-tu trouvé des réponses ?

L’Être : Pas encore. Mais tu as raison. La réponse est ailleurs.

Le Reflet : Où ça ?

L’Être : Peut-être de l’autre côté…

Le Reflet : De l’autre côté ?

L’Être : De l’autre côté, oui…

Le Reflet : Oh, je vois, c’est pour cela que tu réfléchis ?

L’Êflet : En quelque sorte, oui. Regarde, ça fonctionne ?

Le Retre : En effet. C’est étrange. Alors c’est cela, d’avoir des réponses…

Le Reflet : Et c’est ainsi, de n’avoir que des questions ? Je ne sais pas si j’y vois plus clair, est-ce plus clair pour toi ?

L’Être : Il me semble que je ne sais toujours pas qui je suis.

Le Reflet : Cela n’a pas du tout réglé mon, enfin, ton problème, n’est-ce pas ?

L’Être : Non, tu n’as pas tort. Je ne sais toujours pas qui je suis.

Le Reflet, reste silencieux

L’Être, reste silencieux

Le Reflet : Mais qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Pourquoi ces boîtes sont-elles si étroites pour nous ? Pourquoi les autres ne nous aident-ils pas ?

L’Être : Peut-être qu’ils ne peuvent pas.

Le Reflet : Comment ça ?

L’Être : Eh bien, maintenant que j’ai des réponses, je crois que j’entrevois quelque chose. Je crois qu’il n’y a pas qu’eux qui créent des boîtes. Je crois… que moi aussi, je me mets dans des boîtes.

Le Reflet : Tout seul ?

L’Être : Tout seul, oui. Enfin, avec ton aide, aussi.

Le Reflet : Si je suis toi, que tu es moi, que je suis moi et que tu es toi, alors c’est pareil.

L’Être : Tu peux répondre, toi, maintenant ?

Le Reflet : Parce que toi aussi.

L’Être : Alors il faut que j’arrête de me créer mes propres boîtes ?

Le Reflet : Je crois, oui. Quel intérêt y a-t-il à se forcer à rentrer dans une case ? C’est aussi désagréable que de devenir son Reflet, et d’être piégé derrière le miroir.

L’Être : Tu ne peux t’en prendre qu’à toi. Mais, si ce que tu dis es vrai… Oui, je pense que tu as raison. Il faut que je détruise mes petites boîtes. Et…

Le Reflet : Et ?

L’Être, reste silencieux.

Le Retre : Tu réfléchis à nouveau !

L’Êflet : …il faut aussi que je détruise ça.

L’Êflet brise le miroir.

L’Être et le Reflet : Libres !

~

J'espère que ça vous a plus, n'hésitez pas à laisser un commentaire si c'est le cas ! <3

A bientôt et bonnes lectures !

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Oooooooooooooh (petit roucoulement bourgeois) <br /> <br /> C'est tout à fait charmant ! <br /> <br /> <br /> <br /> ! tnamrahc tiaf tuot tsee'C<br /> <br /> (sioegruob tnemeluocuor titep) hooooooooooooO
Répondre
L
Très parlant... et astucieux. <br /> <br /> J'aime énormément.
Répondre
Les petits bouquins d'Hime-Chan
Publicité
Les petits bouquins d'Hime-Chan
Newsletter
3 abonnés
Archives
Publicité