Enfant de la ville et du béton
Vue de Londres, août 2018
Je suis enfant de la ville et du béton
Le sang dans mes veines ressemble à du goudron
Et pourtant je voudrais voir à mes pieds
Les murs de cécité des cités s’effondrer
Aveugles aux charmes et aux beautés
D’un monde qu’elles ont trop souvent exploité
Fascinée, captivée par ces géants de ciment
Ces paquebots-immeubles aux ventres débordants
De vies accumulées, entassées, lentement digérées
De quels rivages êtes-vous ?
Vers quels orages partez-vous ?
Et quels outrages fuyez-vous ?
Etouffer les espoirs de connaître un jour la gloire
Accepter de n’avoir au final aucun pouvoir
Ressasser le passé, les origines du Mal
Et pour la société, être un dégât collatéral
Est-ce l’idée
D’une destinée
Qui nous rassemble tous
En tant qu’Humanité
Gamins des rues au regard fier, colère
Nous avons partagé nos jeux, c’était hier
Aujourd’hui entre nous un fossé s’est creusé
Mais j’ai la volonté toujours de le combler
Petite fille chanceuse, avec dans les mains
Toujours de quoi calmer la soif, la faim
Et oublier ce besoin intense
Trouver un sens à l’existence